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RIENZI.

fond de la campagne de Rome et des montagnes voisines.

Palestrina fut assiégée ; Rienzi continua à surveiller adroitement les frères de Montréal. Sous prétexte de faire profiter les volontaires italiens des avantages de leur science militaire, il les sépara de leurs mercenaires, et leur donna le commandement de ces Italiens, moins disciplinés, auprès desquels il n’avait à craindre de leur part aucune intrigue secrète. Lui-même il se mit à la tête des Allemands, qu’il fascina malgré eux par ce ton affable qu’il savait concilier avec sa dignité, et par le courage personnel qu’il déploya dans quelques sorties des barons assiégés. Mais comme le chasseur infatigable qui relance sa proie jusque dans ses détours les plus subtils, ainsi le destin impitoyable poursuivait de près Cola de Rienzi !


CHAPITRE VI.

Les événements courent au dénoûment.

Pendant que le camp des assiégeants en était là, Luca di Savelli et Stefanello Colonna étaient enfermés dans leur cabinet avec un étranger, qui était entré secrètement à Palestrina la nuit précédente, avant que les Romains fussent venus planter leurs tentes sous ses murs. Ce visiteur, qui pouvait avoir un peu dépassé la quarantaine, conservait encore, presque intacte, dans sa forme et sa tournure, cette beauté extraordinaire qui avait rendu sa