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RIENZI.

pays pour lever des recrues et faire prêter serment de fidélité aux plus suspects, tandis que ses soldats, conduits par Arimbaldo et Brettone, battaient le pays à la recherche des maraudeurs. Les frères de Montréal revinrent à une heure assez avancée de la nuit, annonçant que les mercenaires des barons s’étaient retirés en sûreté au fond de la forêt de Pantano.

Le rouge monta au front de Rienzi. Il regarda fixement Brettone, qui lui confirmait cette nouvelle, et un soupçon naturel traversa son esprit.

« Comment ! ils ont échappé ! dit-il. Est-il possible ? Assez de ces vaines escarmouches avec ces brigands seigneuriaux. Ne pourrai-je donc jamais les rencontrer corps à corps ? Brettone (ici le frère de Montréal sentit que l’œil noir de Rienzi lui lançait un regard qui le perçait jusqu’au cœur) ! Brettone ! dit-il avec un changement de ton soudain, peut-on se fier à vos hommes ? Il n’y a pas de connivence avec les barons ?

— Comment ? dit Brettone d’un air mécontent, mais un peu confus.

Je ne vous demande pas de comments ! répliqua le tribun sénateur d’un air furieux. Je sais que tu es un vaillant capitaine et que tu commandes à de vaillants soldats. Toi et ton frère Arimbaldo vous m’avez bien servi, et je vous en ai bien payés ? Ne l’ai-je pas fait ? Dites.

— Sénateur, répondit Arimbaldo, prenant la parole, vous nous avez tenu votre promesse. Vous nous avez élevés au plus haut rang que pouvait nous donner votre influence, et vous avez par là amplement récompensé nos humbles services.

— Je suis bien aise que vous le reconnaissiez, » dit le tribun.

Arimbaldo reprit d’un ton un peu plus fier : « J’espère bien, monseigneur, que vous ne doutez pas de nous ?