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RIENZI.

t-il à sa suite, et déjà ces braves et hardis vétérans étaient parvenus jusqu’à la salle. C’est alors que la cloche d’alarme tinta à pleine volée. La cour fourmillait de soldats. Écrasée par le nombre, accablée plutôt que vaincue, la petite escorte d’Adrien fut bientôt mise hors de combat, et la fleur des Colonna, le brave Adrien, blessé, hors d’haleine, désarmé, mais poussant encore de grands cris de défi, se trouvait prisonnier dans la forteresse de son parent.


CHAPITRE IV.

.Situation du sénateur. — Effet des ans. — Récompense de l’ambition

On peut aisément concevoir l’indignation de Rienzi au retour de son héraut mutilé et déshonoré. Son caractère, naturellement sévère, fut exaspéré par le souvenir de ses épreuves et des outrages qu’on lui avait fait subir ; enfin le résultat de ses ouvertures de conciliation avec Stefanello Colonna lui rongeait le cœur.

La cloche du Capitole sonna l’appel aux armes dix minutes après le retour du héraut. Le grand gonfalon de Rome fut arboré sur la plus haute tour, et le soir même qui suivit l’arrestation d’Adrien, les troupes du sénateur, guidées par Rienzi en personne, étaient sur la route de Palestrina. Cependant comme les soldats des barons avaient poussé leurs incursions jusqu’à Tivoli, avec l’aide supposée des habitants, Rienzi fit halte dans ce beau