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RIENZI.

« Vous voudrez bien m’excuser une seconde fois, noble Adrien, dit Montréal, mais permettez-moi de vous réclamer comme mon hôte au moins pour cette nuit. Vous pouvez reposer ici en toute sécurité, et à votre départ, mes hommes vous escorteront jusqu’aux frontières du territoire quel qu’il soit que vous voulez visiter. »

Adrien n’était pas fâché de mieux connaitre un homme si célèbre : il accepta son invitation.

Une fois seul, il appuya sa tête sur sa main et s’abîma bientôt dans ses réflexions.


CHAPITRE III.

Un amour fidèle et malheureux. — Les aspirations survivent aux affections.

Depuis l’heure terrible où Adrien Colonna avait contemplé la figure sans vie de son Irène adorée, le jeune Romain avait subi les vicissitudes ordinaires d’une existence errante et aventureuse en ces temps agités. Sa patrie ne semblait plus avoir d’attraits pour lui. Par son rang même il était exclu de la place qu’il aspirait jadis à prendre dans la restauration des libertés de Rome ; et il sentait que, si jamais une pareille révolution pouvait être accomplie, cette tâche était réservée à un homme dont la naissance et le caractère trouveraient chez le peuple alliance et sympathie, dont le bras pourrait