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RIENZI.

venir voir leur gloire revivre dans la Compagnie de Montréal. Depuis que Roger a gagné sa couronne, qui a égalé votre renom, braves Lances des Francs-Compagnons ?

4.

Et vous, qui voulez gagner un nom sur le théâtre des plus vaillantes actions ; et vous, qui voulez amasser un trésor sans vous donner grand peine ; vous tous qui méprisez une vie stagnante et croupie ou qui fuyez les arrêts de la loi, ceignez l’épée et piquez le coursier pour venir retrouver la Compagnie de Montréal. Il y a des belles pour partager leur couche et des riches avares pour partager leur cassette avec les Lances des Francs-Compagnons : Vivent les Francs,… vivent les Francs-Compagnons ! Vivent les Lances des Francs-Compagnons !

Puis, tout à coup, comme si sa propre musique lui eût inspiré un essor plus impétueux, le jongleur, faisant courir sa main sur ses cordes, entonna un air dont l’ardeur peignait admirablement le tableau représenté par la vivacité burlesque de ses vers émouvants.

MARCHE DE LA GRANDE COMPAGNIE.

Tira, tira la, trompette et tambour, les voilà qui viennent et qui montent brillants sur la cirne de la montagne, les Germains, les Huns, les héros de l’Islande qui ont mis en déroute les Français au fameux champ de Crécy, quand la rose changea de couleur avec la fleur de lys, les voilà avec les Romains, les Lombards, les Piémontais et l’homme à la noire chevelure, le fils des mers du Sud

Tira, tira la. Ils s’approchent : ils descendent le rocher. Voyez-les défiler rang par rang, tandis que le nuage de la multitude est suspendu, sombre et menaçant, sur leur arrière-garde… Leurs rangs serrés, fermes et réguliers, ressemblent au courant, au choc irrésistible de l’Océan