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CHAPITRE I.

Le campement.

C’était par une des plus charmantes journées du soleil radieux d’un été du Midi, d’un été Italien, qu’on pouvait voir une petite troupe de cavaliers tournant une colline qui dominait un des plus beaux paysages de la Toscane. À leur tête était un gentilhomme complétement revêtu d’une cotte de mailles dont les anneaux étaient si fins qu’ils ressemblaient à un filet délicat et subtil, mais si fortement unis qu’ils auraient résisté à la lance ou à l’épée aussi solidement que la plus lourde cuirasse, flexibles et dociles à tous les mouvements de la légère et gracieuse personne du cavalier. Il portait un chapeau de velours vert sombre, ombragé de longues plumes, tandis que deux écuyers le suivaient, l’un portant son casque et sa lance, l’autre menant un vigoureux cheval de bataille, caché sous une armure de fer, qui, cependant, ne semblait pas gêner sa démarche fière et agile. Le visage du gentilhomme était agréable, mais ses traits