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RIENZI.

son nom ?) était partie de Florence. Je ne sais rien d’elle, je n’ai jamais entendu parler d’elle, que par toi. Retourne donc, et fouille le caveau : tu verras alors si tu l’aimes toujours ! »


CHAPITRE IV.

Nous trouvons ce que nous cherchons sans nous en apercevoir.

Adrien reprit la route de Florence à pied et par la plus atroce chaleur du jour. Lorsqu’il approcha de la ville, cette scène joyeuse et galante qu’il venait de quitter lui apparaissait comme un rêve ; n’était-ce pas un songe où une magicienne lui avait montré le mirage de ces jardins et de ces bosquets ? une illusion dont il s’éveillait brusquement, comme un criminel peut s’éveiller au matin de son exécution pour voir en face l’échafaud et le bourreau ? De même, en effet, chaque pas silencieux et solitaire qu’il faisait dans cette cité funèbre ramenait sa pensée égarée tout à la fois à la vie et à la mort. Les dernières paroles de Mariana retentissaient comme un tocsin dans son cœur. Et maintenant, à mesure qu’il avançait, la chaleur, l’atmosphère imprégnée de vapeurs mortelles, une longue fatigue, une alternative d’épuisement et de surexcitation s’unissant à la mauvaise influence de la déception, à l’idée qui ronge le cœur, l’idée de la perte irréparable de moments précieux, et à son désespoir absolu de réussir dans ses recherches, une fièvre brûlante et rapide commença à envahir ses veines. Il sentit son front accablé comme du