Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 1, 1865.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE I.

Les Frères.

Le nom célèbre qui sert de titre à cet ouvrage suffira pour apprendre au lecteur que ma narration commence dans la première moitié du XIVe siècle.

C’était par un soir d’été que l’on pouvait voir deux jeunes gens se promener le long des bords du Tibre, non loin de cette partie de son cours sinueux où il balaye la base du mont Aventin. Le sentier qu’ils avaient choisi était écarté et tranquille. On ne voyait qu’à une certaine distance au bord du fleuve, les maisons éparses et minables, du milieu desquelles s’élevaient, sombres et nombreuses, les toitures superbes et les tours énormes annonçant le manoir fortifié de quelque baron romain. D’un côté du Tibre, derrière les chaumières des pêcheurs, le mont Janicule prenait son essor, tout noirci d’un feuillage massif, d’où étincelaient, à de fréquents intervalles, les murs grisâtres de maint palais château fort et les clochers et colonnes d’une centaine d’églises. De l’autre côté se