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RIENZI.

bustes antiques ; les tapisseries de Lombardie aux brillantes couleurs paraient les murs et recouvraient les siéges massifs.

« Allons ! des lumières ici et du vin ! cria le sénéchal.

— Laissez-moi seul, » dit Adrien, contemplant avec passion la joue pâle d’Irène, car maintenant, à la lumière, il pouvait admirer sa beauté, et une douce mais brûlante espérance se glissait dans son cœur,


CHAPITRE V.

Description d’un conspirateur et aurore de la conspiration.

Seul, près d’une table couverte de divers papiers, était assis un homme dans la fleur de l’âge. La chambre était basse et longue ; un grand nombre de bas-reliefs et de torses antiques et défigurés étaient placés autour des murs, entremêlés çà et là de l’épée courte et du casque fermé, restes usés des prouesses de l’ancienne Rome. Juste au-dessus de la table à laquelle il était assis, la lune lançait un torrent de lumière à travers une croisée haute et étroite, profondément enfoncée dans la massive muraille. Dans une niche à la droite de cette fenêtre, protégée par une porte à coulisse, qui était alors tirée en partie de côté, mais qui, par la solidité de sa substance et par la plaque de fer dont elle était doublée, attestait combien était précieux aux yeux de son possesseur le trésor qu’elle protégeait, étaient rangés trente à quarante volumes, ce qui formait à cette époque une bibliothèque