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CHAPITRE I.

Le petit Angelo. — Le rêve de Nina réalisé.

Le fil de mon histoire nous ramène à Rome. C’était dans une petite chambre d’une maison en ruines, près de la base du mont Aventin, qu’un jeune garçon était assis, un soir, avec une femme d’une stature haute et imposante, mais un peu courbée par les infirmités et par les années. L’enfant était d’une mine belle et avenante, et il y avait dans son port hardi, franc, intrépide, quelque chose qui le faisait paraître plus âgé qu’il n’était.

La vieille, assise dans l’embrasure profonde de la fenêtre, était en apparence occupée d’une Bible ouverte sur ses genoux ; mais de temps à autre elle levait les yeux et contemplait son jeune compagnon d’un air triste et inquiet.

« Mère, disait l’enfant, s’occupant activement à sculpter un sabre de bois, j’aurais voulu que vous vissiez la parade aujourd’hui. C’est que maintenant, à Rome, chaque jour est une fête ! C’est toute une fête déjà que de