écrite que les morceaux les plus en vogue parmi ses compatriotes, quoique toujours composée dans l’esprit italien et conforme au sentiment qu’il avait précédemment exprimé à Adeline, il chanta ce qui suit :
Ne me gronde pas, bien-aimée, si souvent avec toi je ne sens point un ravissement parfait ; car toujours le cœur rempli d’amour déborde de mélancolie. À des torrents qui coulent en plein midi le ciel d’été donne bien l’ombre ; de même mon cœur aussi empreinte le nuage, mais c’est le nuage des cieux ! Ton image empreinte dans mon âme garde si bien ce fidèle miroir, qu’il ne faut pas m’en vouloir si l’ombre aussi y repose auprès de la lumière.
« Et maintenant, dit Adrien en terminant, le luth est à vous : je n’ai fait que préluder au prix que vous allez remporter. »
Le Provençal de rire et de secouer la tête : « Avec tout autre arbitre j’aurais eu mon luth brisé sur le dos pour m’apprendre à avoir l’ambition de provoquer un tel rival ; mais je ne dois pas reculer devant une lutte que j’ai demandée moi-même, quand je devrais être battu deux fois en un jour. » Et là-dessus, d’une voix pleine, exquise, harmonieuse, qui n’eût eu besoin que d’être cultivée plus savamment pour défier toute rivalité, le chevalier de Saint-Jean répandit les doux accents du
Gentille rivière, les rayons de la lune viennent s’assoupir sur ton courant ; le long de ton sentier lumineux je glisse vers ma douce dame. J’amarre mon bateau sur