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RIENZI.

Tels furent les saluts échangés quand Montréal pressa sa dame sur son cœur ; essuyant d’un baiser chacune de ses larmes, et relevant la figure d’Adeline vers la sienne, il en contemplait la fraîcheur délicate avec toute l’anxiété soucieuse de l’affection après l’absence.

« Belle des belles, dit-il tendrement, tu as souffert, tu as perdu de ton embonpoint et de tes couleurs depuis notre séparation. Viens, viens, tu es trop délicate ou trop enfant pour l’amour d’un soldat.

— Ah ! Walter ! répliqua Adeline, en s’attachant à lui, maintenant que te voilà revenu, je vais être bien mieux. Tu ne me quitteras plus de longtemps, bien longtemps ?

— Non, ma douce amie, et Montréal enveloppait de son bras la taille d’Adeline, puis nos amants, car, hélas ! ils n’étaient point mariés, se retirèrent dans les appartements secrets du château.


CHAPITRE II.

L’amour et la guerre. — Le messager de paix. — La joute.

Entouré de sa soldatesque, en sûreté dans son fort féodal, charmé par la beauté des environs, terre, mer et cieux, passionnément épris de son Adeline, Montréal oublia quelque temps tous ses projets plus actifs et ses travaux plus rudes. Son caractère était capable d’éprouver une grande tendresse comme une grande férocité ; aussi son cœur se serrait, lorsqu’il regardait les belles joues de sa