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RIENZI.

Et pendant qu’Étienne Colonna s’établissait sur son palefroi, il apprit pour la première fois que le chevalier de Provence, Rodolphe le troupier et quatre-vingts de ses mercenaires étaient déjà partis, pour aller où ? — Personne ne le savait.

« Pour nous devancer à Rome ! Brave barbare, va ! dit Colonna ; Messires, en avant !


CHAPITRE VIII.

L’attaque et la retraite. — L’élection et l’adhésion.

À son arrivée à Rome la compagnie des Colonna trouva les portes barrées et les murs garnis d’hommes. Étienne fit avancer ses trompettes et un de ses capitaines pour demander impérieusement à entrer.

« Nous avons ordre, répondit le chef de la garde bourgeoise, de n’admettre personne qui porte armes, bannières ou trompettes. Que les seigneurs Colonna renvoient leur suite, et ils seront bienvenus.

— De qui viennent ces ordres insolents ? demanda le capitaine.

— De monseigneur l’évêque d’Orvieto et de Cola de Rienzi, protecteurs unis du Bon État. »

Le capitaine des Colonna revint à son supérieur avec ces nouvelles. La rage d’Étienne ne peut se décrire. Retournez-y, s’écria-t-il aussitôt qu’il put retrouver la voix, et dites que, si les portes ne sont pas, sur le champ, ouvertes à moi et aux miens, le sang des plé-