Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 1, 1865.djvu/189

Cette page a été validée par deux contributeurs.
185
RIENZI.

vant la forge et tira une longue et éclatante fanfare de la trompette attachée à son cou, en traversant le milieu de la rue. Alors vous auriez pu voir une foule qui apparaissait subitement et comme par magie, sortant de tous les coins : la rue s’encombra de multitudes d’hommes, mais ils ne rompaient le silence que par le trépignement de leurs pieds et par un vague et profond murmure. Une seconde fois le cavalier fit retentir sa trompette et, quand la fanfare cessa, il cria à haute voix : « Romains et amis ! demain au point du jours, que chacun se trouve sans armes devant l’église de Saint-Angelo. Cola de Rienzi convoque les Romains pour assurer le bon état de Rome. » Une acclamation, qui semblait ébranler les sept collines dans leurs fondements, éclata au dernier mot de cette courte exhortation : le cavalier continua lentement sa route et la foule le suivit. C’était le commencement de la révolution !


CHAPITRE VI.

Le conspirateur devient le magistrat.

À minuit, quand le reste de la ville semblait plongé dans le sommeil, des torrents de lumière jaillirent des croisées de l’église Saint-Angelo. Des deux côtés du temple, les longs et solennels accords de la musique sainte éclataient dans les airs à de fréquents intervalles. Rienzi priait dans l’église ; du soir au matin trente messes se succédaient et la religion était invitée à consacrer de toutes