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DE POMPÉI

« C’est l’heure du souper, dit l’épicurien ; Glaucus et Lépidus, venez souper avec moi.

— Rappelez-vous que vous êtes tous engagés chez moi pour la semaine prochaine, dit Diomède, qui se montrait tout fier de jouir de la connaissance d’hommes à la mode.

— Ah ! nous n’aurons garde d’oublier, s’écria Salluste ; le siége de la mémoire, cher Diomède, est assurément dans l’estomac. »

Passant alors dans un coin plus frais et de là dans la rue, nos élégants mirent fin à la cérémonie d’un bain pompéien.


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CHAPITRE VIII.

Arbacès pipe ses dés avec le plaisir et gagne la partie.


L’obscurité descendait dans la cité bruyante, quand Apœcides se dirigea vers la maison de l’Égyptien. Il évita les rues les plus éclairées et les plus populeuses ; et pendant qu’il marchait la tête appuyée sur sa poitrine, et les bras croisés sous sa robe, il y avait un étrange contraste entre son maintien solennel, ses membres amaigris, et les fronts insouciants, l’air animé de ceux dont les pas rencontraient les siens.

Cependant un homme d’une démarche plus importante et plus tranquille, et qui avait passé deux fois devant lui avec un regard curieux et incertain, lui toucha l’épaule.

« Apœcides, dit-il, et il fit un signe rapide avec la main ; c’était le signe de la croix.

— Ah ! Nazaréen, répondit le prêtre, qui devint pâle ; que veux-tu ?

— Certes, je ne voudrais pas interrompre ta méditation, continua l’étranger ; mais, la dernière fois que je t’ai vu, je reçus de toi, ce me semble, meilleur accueil.

— Sois le bienvenu, Olynthus ; mais tu me vois triste et fatigué, et je ne suis pas capable de discuter ce soir sur les sujets les plus intéressants pour toi.

— Ô cœur lâche ! dit Olynthus : tu es triste et fatigué ! et tu veux t’éloigner des sources qui peuvent te rafraîchir et te guérir.