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LES DERNIERS JOURS

son cœur ni sa raison ne répondaient à ses paroles ; ce n’était qu’une émotion involontaire qui venait rompre la léthargie de l’âme ; son enfant était mort ; il était mort pour lui, etle cœur du vieillard était brisé.

« Médon, dit Olynthus avec pitié, lève-toi et fuis, Dieu s’est avancé sur les ailes des éléments. La nouvelle Gomorrhe subit sa destinée ; fuis, avant que le feu te consume.

— Il était si plein de vie, il ne peut être mort. venez ici. placez votre main sur son cœur. son cœur doit battre encore.

— Frère… l’âme a fui… nous nous souviendrons delui dans nos prières… tu ne peux ranimer cette muette argile… Viens, viens… écoute… pendant que je parle… le bruit de ces murs qui s’écroulent… écoute, ces cris d’agonie… pas un moment à perdre… viens.

— Je n’entends rien, dit Médon, secouant ses cheveux blancs ; le pauvré enfant, c’est son amour pour moi qui l’a tué.

— Viens, viens, pardonne à la violence d’un ami.

— Qui, qui donc voudrait séparer le père du fils ? » Et Médon serrait étroitement le corps dans ses bras, et le couvrait de ses baisers avec ardeur.

« Va, dit-il à Olynthus en le regardant un moment, va, laisse-nous seuls.

— Hélas ! répondit le Nazaréen compatissant, la mort vous a déjà séparés. »

Le vieillard sourit avec calme. « Non non, murmura-t-il, et sa voix s’affaiblissait à chaque mot ; la mort a été plus généreuse. »

Sa tête alors s’inclina sur sa poitrine… ses bras laissèrent tomber leur fardeau… Olynthus le prit par la main… le pouls avait cessé de battre… les dernières paroles du père étaient vraies : La mort avait été plus généreuse.

Cependant Glaucus et Nydia traversaient rapidement les rues, les périlleuses et terribles rues. L’Athénien avait appris de sa libératrice qu’Ione était encore dans la maison d’Arbacès ; il y courut pour la délivrer, pour la sauver… Les quelques esclaves que l’Égyptien avait laissés dans sa demeure, lorsqu’il était sorti avec son long cortège pour se rendre à l’amphithéâtre, n’avaient pu offrir de résistance à la bande armée de Salluste, et dès qu’ils avaient vu ensuite le volcan en éruption, ils s’étaient retirés pleins d’effroi et pêle-mêle dans les coins et les recoins les plus abrités. Le gigantesque Éthiopien lui-même avait quitté son poste à la porte ; et Glaucus (qui avait laissé Nydia