plaça lui-même dans l’attitude convenable pour suivre le nouveau combat.
L’intérêt du public était vivement excité. Eumolpus s’était d’abord concilié la faveur générale, mais l’intrépidité de Lydon et son heureuse allusion à l’honneur du lanista de Pompéi avaient bien disposé pour lui tous les cœurs.
« Eh bien, vieux camarade, dit le voisin de Médon au pauvre père, voilà votre fils bravement engagé de nouveau ; mais ne craignez rien. L’editor ne permettra pas qu’on le tue ; ni le peuple non plus. Il s’est comporté noblement. Ah ! voilà un fameux coup… bien paré, par Pollux ! La riposte, Lydon !… ils s’arrêtent pour respirer… qu’est-ce que vous murmurez donc, vieux père ?
— Des prières, répondit Médon avec plus de calme et un maintien qui indiquait plus d’assurance.
— Des prières… bagatelles ! les temps ne sont plus où les dieux dérobaient les hommes dans un nuage. Ah ! Jupiter ! quel coup… ton côté… ton côté… prends garde à ton côté, Lydon ! »
Une crainte convulsive avait fait frémir l’assemblée. Un terrible coup d’Eumolpus, porté sur la tête de Lydon, l’avait fait tomber sur le genou.
« Habet, cria une petite voix de femme, il l’a. »
C’était la voix de la jeune fille qui avait désiré si vivement qu’on trouvât des criminels pour les bêtes.
« Silence, dit la femme de Pansa avec autorité, non habet ! … il n’est pas blessé.
— Je voudrais qu’il le fût, s’écria la jeune fille, quand ce ne serait que pour causer de la peine à ce vieux grognon de Médon. »
Pendant ce temps-là, Lydon, qui s’était défendu jusqu’alors avec autant d’habileté que de valeur, commença à reculer devant les vigoureuses attaques du Romain expérimenté ; son bras était fatigué, ses yeux étaient obscurcis, il respirait avec peine. Les combattants s’arrêtèrent pour reprendre haleine.
« Jeune homme, dit Eumolpus à voix basse, cède… je te blesserai légèrement, tu baisseras les bras… tu as acquis la sympathie de l’editor et du peuple, tu seras honorablement sauvé.
— Et mon père restera esclave ? murmura Lydon. Non, la mort ou sa liberté. »