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DE POMPÉI

mais elle ne couvrait que leurs cuisses et leur bras droit. De courts manteaux, descendant jusqu’à leurs selles, donnaient à leur costume un air pittoresque et gracieux ; leurs jambes étaient nues, à l’exception des sandales, attachées un peu au-dessous de la cheville.

« Oh ! que c’est beau ! Qui sont-ils ? demanda la veuve.

— L’un d’eux a nom Berbix. Il a vaincu douze fois. L’autre se donne le nom arrogant de Nobilior. Ce sont deux Gaulois. »

Pendant cette conversation, les premières formalités des jeux s’accomplirent ; alors eut lieu un combat simulé avec des épées de bois entre divers gladiateurs, engagés deux à deux. L’adresse de deux gladiateurs romains qu’on avait fait venir pour cette fête fut particulièrement admirée ; et après eux, le plus gracieux combattant fut Lydon. Cette petite guerre ne dura pas plus d’une heure, et n’excita pas un très-grand intérêt, excepté parmi les connaisseurs d’escrime, qui se plaisaient par-dessus tout à rendre justice à l’art. La masse des spectateurs en vit la fin avec plaisir. Les combattants se mirent en ordre par paires, ainsi qu’il était convenu d’avance ; les armes furent examinées, et les terribles amusements de la journée commencèrent au milieu du plus profond silence, interrompu seulement par les éclats préliminaires et excitants d’une musique guerrière.

On commençait ordinairement les jeux par le plus cruel de tous ; quelque bestiarius, ou gladiateur condamné aux bêtes, était sacrifié comme initiation. Mais dans cette occasion, l’édile Pansa montra bien son expérience. Il jugea à propos de conduire ce drame sanguinaire selon toutes les conditions de l’intérêt scénique ; il réserva l’exécution de Glaucus et d’Olynthus pour le dénouement… Il fut arrêté que les gladiateurs à cheval parcourraient d’abord l’arène, que les gladiateurs à pied leur succéderaient ensuite, indistinctement ; qu’on verrait paraître ensuite Glaucus et le lion, et qu’enfin le tigre et le Nazaréen termineraient le sanglant spectacle. Quant à ces jeux de l’amphithéâtre de Pompéi, le lecteur de l’histoire romaine doit modérer son imagination et ne pas s’attendre à trouver ici une de ces vastes et magnifiques exhibitions, un de ces grands carnages, dont un Néron, un Caligula, régalaient les habitants de la cité impériale. Les jeux romains, qui dévoraient les plus célèbres gladiateurs et un nombre si considérable de bêtes féroces, faisaient justement que, dans les villes moins importantes de l’empire, les amusements del’amphithéâ-