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DE POMPÉI

— L’atrocité humaine peut-elle aller plus loin ? dit un autre… Condamner un innocent à l’arène comme un meurtrier… Mais ne désespérons pas, le tonnerre de Sinaïpeut encore être entendu, et Dieu sauver ses saints. L’insensé a dit dans son cœur : Il n’y a pas de Dieu. »

À ce moment, s’élança du palais illuminé le refrain de la chanson des convives.


Les dieux, amis, nous trouveraient rebelles,
S’ils existaient…. mais ils n’existent pas.


Avant que l’écho eût répété ces mots, les Nazaréens, émus d’une soudaine indignation, firent éclater dans les airs un de leurs hymnes favoris :


HYMNE PROPHÉTIQUE DES NAZARÉENS.

Autour de toi, mortel, à tes côtés sans cesse
Dieu t’entendra, Dieu notre appui !
Il monte sur son char : le ciel soudain s’abaisse,
Le flot s’écarte devant lui.
Malheur à qui le calomnie,
À qui le brave et le renie,
À qui l’insultedans ses chants !
Malheur, malheur à vous, méchants !

On voit tomber les étoiles,
Les cieux se couvrent, de voiles,
Le firmament est détruit,
L’enfer montre ses abîmes
Pleins de tourments et de crimes,
Et le temps vaincu s’enfuit !

La trompette au loin résonne.
Dieu, qui paraît sur son trône,
De ses anges entouré,
Descend pour juger les hommes
Regardez tous ces fantômes
Chacun à la peur livré !

C’est lui, le juge des tombes !
Des vautours et des colombes
Il sait distinguer le cœur ;
Dieu, pour le juste et le sage,
Des cieux ouvre le passage,
Dieu tout-puissant et vainqueur !

Malheur à qui le calomnie,