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DE POMPÉI

coup du chien, reprit Sosie avec malice ; mais vous êtes un vigoureux gaillard, et je vous souhaite toute la chance possible ; et là-dessus, vale. »

L’esclave tourna les talons et prit le chemin de sa maison.

« J’espère que les paroles de ce coquin ne sont pas un présage, dit Lydon. Dans mon zèle pour la liberté de mon père, et dans la confiance que j’ai en mes nerfs et en mes muscles, je n’avais pas songé à la possibilité de la mort.Mon pauvre père, je suis ton fils unique… Si j’allais périr !… »

Agité par cette pensée, le gladiateur marcha plus rapidement et d’un pas inégal, lorsque tout à coup, dans une rue opposée, il vit l’objet même qui causait son souci. Appuyé sur son bâton, le dos voûté par l’âge, les yeux baissés, les pas tremblants, le vieux Médon, dont les cheveux étaient tout blancs, s’approcha lentement du gladiateur. Lydon s’arrêta un moment… Il devina tout de suite le motif qui avait fait sortir le vieillard à cette heure tardive.

« C’est moi qu’il cherche certainement, dit-il ; lacondamnation d’Olynthus l’a frappé d’horreur ; plus que jamais il trouve l’arène haïssable et criminelle… il vient encore pour me détourner de combattre… Évitons-le ; je ne puis supporter ses prières ni ses larmes… »

Ces sentiments si longs à décrire traversèrent comme un éclair l’esprit du jeune homme. Il se détourna soudainement de son chemin et prit une autre direction ; il ne s’arrêta, presque hors d’haleine, que lorsqu’il fut parvenu à une petite éminence qui dominait la partie la plus riche et la plus gaie de cette cité en miniature ; de là il contempla les rues tranquilles, éclairées par les rayons de la lune (qui venait de se lever et qui donnait un aspect tout à fait pittoresque à la foule pressée et murmurante autour de l’amphithéâtre) ; l’influence de ce spectacle l’émut, malgré la rudesse de sa nature, peu propre aux entraînements de l’imagination. Il s’assit pour se reposer sur les degrés d’un portique, et sentit que le calme de cette heure passait dans son âme. Près de lui, de l’autre côté, les lumières brillaient dans un palais dont le maître donnait une fête. Les portes étaient ouvertes pour laisser pénétrer la fraîcheur, et le gladiateur put voir de nombreux et joyeux groupes autour des tables dans l’atrium, pendant que derrière eux, fermant la perspective des salles illuminées, les jets d’eau d’une fontaine éloignés étincelaient à la clarté de l’astre nocturne. Il voyait les guirlandes de fleurs qui entouraientles