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DE POMPÉI

lum, au second étage. Les appartements étaient ordinairement de moyenne grandeur : car, dans ce délicieux climat, on recevait un grand nombre de visiteurs dans le péristyle, ou portique, dans la salle ou dans le jardin ; les salles de banquet elles-mêmes, quoique ornées avec soin et situées avec goût, n’étaient pas très-vastes ; les anciens, amoureux de l’esprit et d’une société choisie, haïssaient la foule, et donnaient rarement un festin à plus de neuf personnes à la fois, de sorte que de larges salles à manger ne leur étaient pas aussi nécessaires qu’à nous[1] ; mais la suite des pièces que l’on voyait en entrant devait être d’un effet imposant. Vous aperceviez d’un coup d’œil la salle richement pavée et peinte, le tablinum, le gracieux péristyle, et, si la maison s’étendait plus loin, la salle des banquets et le jardin, qui terminait la perspective par une fontaine jaillissante ou une statue de marbre.

Le lecteur pourra maintenant se rendre un compte assez exact des maisons de Pompéi, qui ressemblaient en beaucoup de points à celles des Grecs, en se mélangeant de l’architecture domestique à la mode chez les Romains. Dans chaque maison il y a bien quelque différence de détail, mais la distribution générale est la même. Dans toutes vous trouvez les salles, le tablinum, le péristyle, communiquant les uns avec les autres ; dans toutes, des murs avec de splendides peintures ; dans toutes enfin, l’indice d’un peuple épris des élégances raffinées de la vie. La pureté du goût des Pompéiens dans la décoration peut être contestée. Ils adoraient les couleurs voyantes et les dessins bizarres. Ils peignaient souvent le bas de leurs colonnes d’un rouge vif, sans teindre le reste ; ou, quand le jardin était petit, ils cherchaient à l’étendre pour la vue en trompant l’œil par la représentation d’arbres, d’oiseaux, de temples, sur les murs, etc., en perspective ; grossiers artifices que Pline lui-même adopta et encouragea avec une vanité ingénue.

La maison de Glaucus était une des plus petites, mais une des mieux ornées et des plus élégantes parmi les maisons particulières de Pompéi. Ce serait un modèle, de nos jours, pour la maison « d’un célibataire à Mayfair » et l’envie et le désespoir des garçons collectionneurs de vieux meubles et de marqueterie.

  1. Lorsque les anciens avaient deplus nombreux convives, le festin avait lieu ordinairement dans la grande salle.