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LES DERNIERS JOURS

mention. Ces chambres donnaient toutes sur une colonnade carrée et oblongue, qu’en termes techniques on nommait péristyle. Si la maison était petite, elle avait pour limite cette colonnade, et, dans ce cas, le centre, quoique fort resserré, en était disposé ordinairement en jardin, et orné de vases de fleurs placés sur des piédestaux ; tandis qu’au-dessous de la colonnade, à droite et à gauche, se faisaient remarquer de nouvelles chambres à coucher[1], un second triclinium ou une nouvelle salle à manger (car les anciens consacraient habituellement deux salles à ces usages : l’une pour l’été et l’autre pour l’hiver, ou peut-être l’une pour les jours ordinaires et l’autre pour les jours solennels), et, si le maître de la maison aimait les lettres, on trouvait ensuite un cabinet, gratifié du nom de bibliothèque, une très-petite chambre suffisant à contenir le peu de rouleaux de papyrus qu’ils considéraient comme une collection nombreuse de livres.

Au bout du péristyle, généralement la cuisine. Si la maison était vaste, elle ne se terminait pas avec le péristyle, et alors le centre n’en était pas un jardin, mais on manquait rarement d’y voir une fontaine, un bassin pour le poisson, et, à l’extrémité exactement opposée au tablinum. se trouvait la seconde salle à manger, ou les autres chambres à coucher, et peut-être un salon de peinture ou une pinacotheca[2]. Ces appartements communiquaient de nouveau avec un espace carré et oblong, orné communément, de tous côtés, d’une colonnade comme le péristyle, et lui ressemblant à peu près en tout, si ce n’est qu’il était plus large. C’était le véritable viridarium ou jardin, avec une fontaine, des statues, et une profusion de fleurs éclatantes ; tout au fond, l’habitation du jardinier, et des deux côtés, sous la colonnade, d’autres chambres à coucher, si le nombre de la famille exigeait ces appartements additionnels.

À Pompéi, le second et le troisième étage n’avaient qu’une médiocre importance : aussi n’étaient-ils construits qu’au dessus d’une partie assez restreinte de la maison, et ne contenaient-ils quedes chambres pour les esclaves ; différant, sous ce rapport, des plus magnifiques édifices de Rome, où l’on établissait fréquemment la principale salle à manger, cœnacu-

  1. Les Romains avaient des chambres disposées non-seulement pour le repos de la nuit, mais pour celui du jour, pour la sieste, cubicula diurna.
  2. Dans les majestueux palais de Rome, le salon de peintures communiquait avec l’atrium.