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DE POMPÉI

grande satisfaction non moins qu’à celle des autres assistants, le signal du banquet fut donné.

Nous avons déjà vu chez Glaucus comment se donnait un grand repas à Pompéi ; nous épargnerons au lecteur la répétition du détail des services et de la façon dont on les introduisit.

Diomède, qui était assez cérémonieux, avait chargé un nomenclator d’indiquer sa place à chaque convive.

Le lecteur saura qu’il y avait trois tables, une au centre, et une à chaque aile. C’était seulement du côté extérieur que les lits étaient dressés pour les convives ; l’espace intérieur était laissé libre, pour la plus grande commodité des esclaves chargés du service. À l’un des coins de l’aile était placée Julia, comme reine de la fête ; à l’autre, près d’elle, Diomède. À chaque extrémité de la table du centre, aux places d’honneur, on voyait l’édile et le sénateur romain. Les autres convives étaient rangés ainsi : les plus jeunes (hommes et femmes), auprès les uns des autres ; et les personnes âgées, assorties de la même façon : disposition assez agréable, et qui n’avait que l’inconvénient d’afficher quelques personnes qui auraient voulu passer pour plus jeunes que leur âge[1].

Le fauteuil d’Ione était près du lit de Glaucus. Les sièges étaient incrustés d’écaillés de tortue, et rembourrés de coussins en plume ornés de riches broderies. Des images des dieux, en bronze, en argent, en ivoire, décoraient les plateaux, comme le font nos modernes surtouts. On pense bien que la salière sacrée et les lares familiers n’étaient pas oubliés. Un dais magnifique s’étendait au-dessus de la table et des sièges. À chaque coin de la table s’élevaient de hauts candélabres : car, quoiqu’il fit grand jour, la chambre avait été plongée dans les ténèbres. Des trépieds placés de divers côtés distillaient des parfums de myrrhe et d’encens ; et sur l’abacus ou buffet, étaient rangés de grands vases et autres ornements d’argent, avec la même ostentation (mais avec plus de goût) que dans nos fêtes modernes.

On faisait des libations aux dieux en commençant le repas, de même que nous faisons des actions de grâce ; et Vesta, souveraine des dieux domestiques, recevait ordinairement la première l’hommage des convives.

  1. Dans les grands repas, les femmes étaient assises et les hommes couchés. Ce n’est que dans le sein des familles que la même liberté était accordée aux femmes comme aux hommes.