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LES DERNIERS JOURS


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CHAPITRE IX.

Un orage dans les pays chauds. — La caverne de la magicienne.


Ce fut lorsque les chaleurs du midi commencèrent graduellement à se retirer de la terre, que Glaucus et lone sortirent pour jouir de l’air pur et se rafraîchir. À cette époque, les Romains se servaient de diverses espèces de voitures : celle qui était le plus en usage parmi les citoyens riches, lorsqu’ils étaient seuls, était le biga, que nous avons déjà décrit dans la première partie de cet ouvrage ; on appelait carpentum[1] celle dont usaient ordinairement les matrones, voiture qui avait communément deux roues ; les anciens employaient aussi une sorte de litière, vaste chaise à porteurs, plus commodément disposée que celle des modernes, puisque celui qui l’occupait pouvait s’y coucher à son aise, au lieu d’être secoué et ballotté perpendiculairement[2]. Il y avait aussi une autre voiture dont on se servait pour voyager, ou pour faire des excursions dans la campagne, qui contenait facilement trois ou quatre personnes, avec une tenture qui pouvait se soulever à volonté ; en un mot, quoique la forme en soit différente, elle correspondait à notre moderne britska… Les amants, accompagnés seulement d’une esclave d’Ione, avaient pris une voiture de ce genre. À dix milles de la cité on trouvait les ruines d’un temple évidemment grec ; et, pour Glaucus et Ione, tout ce qui rappelait la Grèce possédait un grand intérêt ; ils avaient résolu de visiter ces ruines : c’était là le but de leur promenade.

La route les conduisit aisément à travers des bosquets de vignes et d’oliviers, jusqu’à ce qu’ils arrivassent sur’les sommets les plus élevés du Vésuve. Le chemin alors devint difficile : les mules marchaient lentement et avec peine. À chaque perspective qui s’ouvrait dans le bois, ils apercevaient des cavernes grises et terribles, découpées dans le roc brûlé, que Strabon a décrites, mais que les diverses révolutions du temps et les

  1. Dans les fêtes publiques et dans les jeux, il y en avait de plus somptueuses et de plus coûteuses, à quatre roues, et qu’on nommait pilenta.
  2. Ils avaient aussi la sella, où ils étaient assis comme nous.