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DE POMPÉI


IV

On entend, lelongdurivage,
Murmurerdetendresaccords.
L’oiseau chante sous le feuillage,
Le ruisseau voit fleurir ses bords ;
L’Hymette donne un miel céleste
Aux enfants comme à leurs aïeux ;
Les dieux s’en vont, mais l’amour reste,
Le premier, le dernier des dieux.

V

Tressez donc, oui tressez les roses ;
La heauté nous sourit toujours.
Rien n’a changé le cours des choses,
La beauté charme encor nos jours.
Roses, parlez-moi, je vous prie,
De la Grèce aux parfums si doux ;
Le souffle aimé de ma patrie,
Du moins, je le retrouve en vous !



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CHAPITRE V.

Nydia rencontre Julia. — Entrevue de la sœur païenne et du frère converti. — Notions d’un Athénien sur le christianisme.


« Quel bonheur pour Ione !… heureuse, elle s’assied à côté de Glaucus… elle entend sa voix, elle peut le voir, elle ! … »

Ainsi se parlait à elle-même la pauvre aveugle en marchant seule, vers la fin du jour, et en regagnant la maison de sa nouvelle maîtresse, où Glaucus l’avait précédée. Elle fut interrompue soudain dans son monologue par la voix d’une femme:

« Bouquetière aveugle, où vas-tu ? tu n’as point de corbeille sous le bras ; as-tu vendu toutes tes fleurs ?

La personne qui s’adressait en ces termes à Nydia et qui avait plutôt, dans ses traits et dans son maintien, l’air hardi d’une dame que la contenance d’une vierge, était Julia, la fille de Diomède. Son voile était à moitié relevé ; elle était accompagnée par Diomède lui-même, et par un esclave qui portait