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DE POMPÉI

parcourir ensemble ces rues brillantes que nous avons déjà épeintes.

Dans le même temps, Nydia rentrait chez Ione, qui était partie déjà depuis quelques heures. Elle demanda, sans attacher d’importance à sa demande, où Ione était allée.

La réponse qu’onlui fit la saisit de terreur et d’effroi.

« À la maison d’Arbacès, de l’Égyptien.

— Impossible.

— C’est pourtant ainsi, mon enfant, reprit la suivante qu’elle vait interrogée. Il y a longtemps qu’elle connait l’Égyptien.

— Longtemps, grands dieux ! et Glaucus l’aime ! murmura ydia en elle-même. A-t-elle souvent rendu visite à cet homme ? iemanda-t —elle.

— Jamais encore, reprit l’esclave… Si ce qu’on dit à Pompéi le la vie scandaleuse de l’Égyptien est vrai, il aurait peut-être nieux valu qu’elle se fût dispensée d’aller chez lui. Mais notre pauvre maîtresse n’entend rien des bruits qui viennent jusqu’à nous. Les commérages du vestibulum n’entrent pas dans le péristyle.

— Jamais jusqu’à ce jour ! répéta Nydia ; en êtes-vous sûre ?

— Très-sûre, ma petite ; mais qu’est-ce que cela te fait, à toi comme à moi ? »

Nydia hésita un moment ; puis, posant à terre les fleurs dont elle était chargée, elle appela l’esclave qui l’avait accompagnée, et quitta la maison sans ajouter une parole.

À moitié chemin de la demeure de Glaucus, elle rompit le silence et se parla ainsi :

« Elle ne peut connaître, elle ne connaît pas les dangers qu’elle court… Folle que je suis !… Est-ce à moi de la sauver ?… Oui, car j’aime Glaucus plus que moi-même. »

Lorsqu’elle arriva à la maison de l’Athénien, elle apprit qu’il venait de sortir avec ses amis, et qu’on ne savait où il était. Il ne reviendrait pas probablement avant une heure avancée de la nuit.

La Thessalienne soupira ; elle se laissa tomber sur un siège et se couvrit la figure de ses mains, comme pour rassembler ses pensées. « Il n’y a pas de temps à perdre, » pensa-t-elle en se levant ; elle s’adressa à l’esclave qui lui avait servi de guide.

« Sais-tu, lui dit-elle, si Ione a quelque parent, quelque intime ami à Pompéi ?

— Par Jupiter, répondit l’esclave, voilà une sotte question ! Tout le monde à Pompéi sait qu’Ione a un frère, qui, jeune et