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LES DERNIERS JOURS

telligence séduisante. Ses manières devinrent moins contraintes, son langage reprit de l’animation, et Arbacès s’empressa de saisir une occasion qu’il attendait.

« Vous n’avez jamais vu, dit-il, l’intérieur de ma maison : elle ne vous déplairait pas. Vous y trouveriez plusieurs chambres qui vous expliqueraient ce que vous m’avez plusieurs fois demandé de vous décrire, la distribution d’une habitation égyptienne. Les petites et mesquines proportions de l’architecture romaine n’ont point de rapport, il est vrai, avec la construction domestique des palais de Thèbes et de Memphis ; mais on retrouve çà et là quelque chose de cette antique civilisation, qui a fait faire tant de progrès à l’humanité. Accordez à l’ami de votre jeunesse une de ces brillantes soirées d’été, et laissez-moi m’enorgueillir d’avoir vu ma sombre demeure honorée de la présence de la belle et admirée Ione. »

Sans se douter des souillures de cette maison ni des dangers qui l’attendaient, Ione accepta sa proposition. Le jour suivant fut fixé pour la visite ; et l’Egyptien, le visage serein mais le cœur palpitant d’une joie féroce et profane, prit congé de la Napolitaine. À peine était-il sorti, qu’une autre personne étrangère se fit annoncer. Mais retournons maintenant vers Glaucus.


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CHAPITRE V.

La pauvre tortue : nouveau changement pour Nydia.


Le soleil du matin éclairait le petit et odorant jardin renfermé dans le péristyle de la maison de l’Athénien. Glaucus était couché, triste et distrait, sur le gazon lisse et frais, semé par intervalles dans le viridarium. Un dais léger protégeait sa tête contre les rayons du soleil d’été.

Lorsque cette maison fut exhumée dans les fouilles de Pompéi, on trouva dans le jardin la carapace d’une tortue, qui en avait été un des êtres familiers[1]. Cet animal, étrange

  1. La carapace d’une tortue fut trouvée dans la maison que nous assignons dans cet ouvrage à Glaucus. Je ne sais si on l’a conservée, je l’espère.