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LES DERNIERS JOURS

« Ah ! Niger, dit Lépidus, comment vous battez-vous, et avec qui ?

— Sporus m’a défié, répondit le géant, et ce sera, j’espère, un combat à mort.

— Certainement, reprit Sporus en clignant ses petits yeux.

— Il prend l’épée, moi le nœud et le trident : ce sera un rare divertissement. J’espère que le survivant aura de quoi soutenir la dignité de la couronne.

— Ne crains rien, nous remplirons ta bourse, mon Hector, dit Claudius ; voyons, vous vous battez avec Niger. Glaucus, un pari ; je prends Niger.

— Je vous le disais, s’écria Niger d’un air triomphant ; le noble Claudius me connaît. Compte que tu es déjà mort, Sporus. »

Claudius tira ses tablettes. « Je parie dix sesterces. Cela vous va-t-il ?

— Soit, dit Glaucus ; mais qui donc avons-nous ici ? Je n’ai jamais vu ce brave, auparavant. »

Et il jeta un regard sur Lydon, dont les membres étaient plus élégants que ceux de ses compagnons ; un reste de grâce et de noblesse brillait encore dans ses traits ; sa nouvelle profession n’avait pas dépouillé sa personne de tout charme.

« C’est Lydon, le plus jeune d’entre nous, qui ne s’est encore servi que d’une épée de bois, dit Niger ; mais il a du bon sang dans les veines, il a déjà provoqué Tétraides.

— C’est lui qui m’a défié, dit Lydon ; j’ai accepté son défi.

— Et comment combattrez-vous ? demanda Lépidus. Cependant, mon enfant, attendez encore un peu, croyez-moi, avant de vous commettre avec Tétraides. »

Lydon sourit dédaigneusement.

« Est-il citoyen, ou esclave ? dit Claudius.

— Citoyen… Nous sommes tous citoyens ici, répondit Niger.

— Étendez le bras, mon Lydon, » reprit Lépidus d’un air de connaisseur.

Le gladiateur, lançant un regard significatif à ses compagnons, étendit un bras qui, s’il n’était pas aussi énorme que les leurs dans sa circonférence, était pourvu de muscles si fermes, et possédait tant de symétrie dans ses proportions, que les trois visiteurs poussèrent à la fois un cri d’admiration.

« Bien, jeune homme ; quelle est votre arme ? dit Claudius, ses tablettes à la main.

— Nous combattrons d’abord avec le ceste ; après, si tous