Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les témoins paroiſſent.

Tant qu’Eraton vécut, l’intérêt de l’argent nous fut exactement remis, & les clauſes du billet fidèlement exécutées. Il ne fut pas plutôt mort, que ſes trois fils, Eraſiphon, Eraton &c Eraſiſtrate, ceſſerent tout paiement, Pendant la guerre où les tribunaux furent fermés, il ne fut pas poſſible de nous faire payer : dès que la paix fut faite, & que les tribunaux furent ouverts, mon pere obtint action pour la ſomme totale contre Eraſiſtrate qui ſeul des freres étoit à Athenes, & gagna ſon procès contre lui ſous l’archonte Xénénète. Je vais produire des témoins de ces faits. Greffier, faites paroître les témoins.

Les témoins paroiſſent.

Il eſt facile de voir par-là que nous aurions droit à tous les biens d’Eraton ; on voit par les regiſtres mêmes des queſteurs que la confiſcation les a tous abſorbés. En effet, comme trois ou quatre perſonnes les ont inſcrits à plufieurs repriſes, il eſt évident qu’on n’a dû omettre aucune partie de ceux qui pouvoient être confiſqués. Or, en les inſcrivant tous, on a inſcrit ceux mêmes dont je ſuis ſaiſi depuis long-tems. Il me paroît donc indubitable que, ſi vous confiſquez ces biens, il nous eſt impoſſible de nous faire payer d’ailleurs. Mais écoutez la raiſon qui nous fait répéter notre dette contre le tréſor & contre des particuliers