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DES BIENS CONFISQUÉS.



Comme je fais des efforts pour valoir quelque choſe, vous vous imaginez peut-être, Athénienss, que j’ai plus de talent qu’un autre pour la parole : mais je ſuis ſi éloigné d’être en état de parler ſur des affaires étrangeres, que je crains même de ne pouvoir m’expliquer comme il faut ſur les miennes, J’eſpere néanmoins qu’une ſimple expoſition de ce qui s’eſt paſſé entre nous & Eraton & ſes fils, vous ſuffira pour ſaiſir la vérité dans la cauſe préſente, Je vais donc reprendre les faits dès l’origine.

Eraton, pere d’Eraſiphon, emprunta deux talens à mon aïeul. Et, afin de prouver qu’il a prié mon aïeul de lui prêter une telle ſomme & qu’elle lui a été remiſe, je vais produire pour témoins les perſonnes en préſence deſquelles il l’a reçue. Ceux qui l’ont fréquenté & qui ſont mieux inſtruits que moi, vous diront eux-mêmes & vous arteſteront l’uſage qu’il en a fait & l’avantage qu’il en a tiré, Greffier, faites paroître les témoins.