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On lit la loi, et on fait paraître les témoins.

[9] Vous venez d’entendre la loi qui dit expressément que ceux qui parleront mal des magistrats dans le tribunal, seront condamnés à une amende ; et les témoins vous ont attesté que je n’ai pas mis le pied dans le tribunal de l’archonte. Puis donc que j’ai été condamné injustement, je ne suis pas débiteur, et ne dois pas payer. [10] En effet, s’il est prouvé que je n’ai pas mis le pied dans le tribunal, et si d’ailleurs la loi ne permet de condamner à une amende que ceux qui se permettent des paroles injurieuses contre les magistrats dans le tribunal même, n’est-il il pas évident que je ne suis nullement coupable, et que j’ai été condamné par un simple motifs de haine ?

[11] Mes ennemis n’ont pu s’empêcher de reconnaître eux-mêmes leurs prévarications, puisqu’ils n’ont pas rendu compte de leur charge, puisqu’ils ne se sont pas présentés aux juges pour faire confirmer leur sentence[1]. S’ils m’eussent condamné justement, et s’ils eussent fait confirmer leurs décisions à

  1. On voit ici et ailleurs que les magistrats étaient distingués des juges, que les magistrats ne jugeaient pas pour l’ordinaire, et que, s’ils prononçaient dans quelques cas, leurs sentences n’étaient pas sans appel, et pouvaient être annulées ou confirmées par les tribunaux.