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Parmi les monarques qu’il a visités, tous ont été perdus par ses flatteries, si l’on en excepte Denys de Syracuse[1]. [7] Ce prince l’emporte, sans doute, sur les autres en bonheur ou en prudence, puisque de tous ceux qui ont eu commerce avec Andocide, il est le seul qui n’ait pas été trompé par un homme qui, sans pouvoir nuire à ses ennemis, a le talent de plonger ses amis dans un abîme de maux[2]. Il n’est donc pas facile, Athéniens, si vous ménagez ce pervers contre la justice, que votre sentence échappe à la connaissance des Grecs. [8] Il faut aujourd’hui de toute nécessité que vous prononciez sur son sort, ne pouvant garder en même temps Andocide et les lois de votre pays. Non, il n’est point de milieu, il faut abolir vos lois, ou vous délivrer de cet homme.

[9] Il pousse l’audace jusqu’à prétendre que la loi portée contre lui a été abrogée, qu’il lui est permit de reparaître dans les temples et dans la place publique, et même à présent il se montre avec une

  1. Denys de Syracuse, ou Denys l’ancien, qui d’une condition obscure, s’était élevé à l’autorité souveraine dam Syracuse, et qui commandent dans la plus grande partie de la Sicile.
  2. Andocide s’était vu obligé de dénoncer ses amis, c’est à quoi Lysias fait ici allusion.