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de leurs violences, vengez-vous de ces outrages en votre nom et au nom des citoyens venus du Pirée. Songez que, tyrannisés auparavant par les plus pervers des hommes, vous gouvernez maintenant votre patrie avec de vertueux concitoyens, que vous combattez vos ennemis, et que vous délibérez en commun sur les intérêts de votre république. Rappelez-vous ces troupes auxiliaires que les Trente placèrent dans la citadelle pour affermir leur tyrannie et assurer votre servitude. [95] J’aurais encore bien des choses à vous dire, mais je me borne dans une matière aussi vaste.

Quant aux citoyens revenus du Pirée, qu’ils se ressouviennent qu’après avoir livré plusieurs combats chez l’étranger, ils se virent dépouillés de leurs armes, non par des ennemis, mais, au sein de la paix, par des compatriotes ; qu’ils se ressouviennent que, chassés de la ville que leur avaient laissée leurs ancêtres, ils furent persécutés jusques dans celles où ils avaient cherché un refuge. [96] Animez-vous, généreux citoyens, comme dans les temps de votre exil, animez-vous contre les auteurs de vos maux ; représentez-vous tout ce que vous eûtes à souffrir de ces tyrans farouches. Ils arrêtaient les particuliers dans la place publique, ou les arrachaient des temples pour leur faire subir une mort violente et d’autres qu’ils enlevaient à leurs parents,