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les corps des guerriers qui avaient péri dans le combat. On leur fit leur procès, à leur retour, comme si les guerriers morts eussent été privés de la sépulture par un effet de leur négligence. Dix d’entre eux furent condamnés à mourir, par une sentence injuste dont le peuple se repentit ensuite. — À votre défaite sur mer. Défaite essuyée dans le détroit de l’Hellespont, qui abattit la puissance d’Athènes.</ref>, quoiqu’ils eurent remporté une victoire navale parce que, disaient-ils eux-mêmes, les vents contraires les avaient empêchés de recueillir les corps de leurs compatriotes qui avaient péri dans le combat ; vous les punîtes de mort, persuadés que cette vengeance était due à vos braves guerriers privés de la sépulture. Et des hommes qui, lorsqu’ils étaient simples particuliers, contribuèrent à votre défaite sur mer, des hommes qui avouent que, lorsqu’ils étaient les maîtres, ils ont fait mourir de plein gré, sans jugement préalable, une multitude de citoyens ; quoi donc ! vous ne leur ferez pas subir les dernières peines à eux et à leurs enfants !

[37] Peut-être devrais-je terminer ici mon accusation. En effet, elle ne doit se poursuivre que jusqu’au point où l’accusé convaincu d’avoir mérité la mort, est dès-lors punissable du dernier supplice. Je ne vois donc pas qu’il faille beaucoup s’étendre en accusant des hommes qui ne seraient point encore suffisamment punis si on les faisait mourir plusieurs fois pour un seul de leurs attentats.