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l LES PIERRES. 'll à s’endormit dans les épaisses profondeursde l’Ida, au mi- l lieu des dragons avides de carnage. Cédant à ses suppli- cations, je lui avais donné une de ces pierres, et, dans le grand nombre de serpents qui Penvironnaient , aucun q n’osa l'attaquer. ' llénalippe, un de mes cousins, d'une belle taille et d'une forme remarquable, homme excellent, était charmé d’Euphorbe, aussi belliqueux que beau; il aimait cejeune homme, redoutable à la lance etportant une magnitique chevelure. Aussi, quand `il allait à la chasse, jamais le tils d’lcét.aon ne voulait se mettre en route sans Eu- phorbe. Mais, se plaisant `avec l’enfant divin sur le som- met boisé des montagnes, accompagne de ses chiens et de ses amis, il poursuivait avec. lui les betes fauves à la trace, et desirait être seul avec lui. Son père, craignant de voir son fils chéri lutter contre des animaux sauvages, songea à le retenir, et la puissance de Priam le retint en effet. Mais son esprit ne put pas se le persuader; car qui aurait pu ainsi renoncer à Euphorbe? Or, une hydre af- freuse le blessa en lui enfonçant son dard mortel dans la jambe. Le malheureux comprit alors qu'il fallait bien qu’il abandonnàt Euphorbe, et c’était là ce qui Paffligeait ` le plus. Dans sa désolation, il étendait ses mains sur ses genoux; j'eus pitié de lui, je lui ordonnai de mettre sur la blessure un peu de poussière de cette pierre broyée. Aussitôt la violente maladie perdit sa force. Tel est le secours que la terre engendre sur les montagnes pour les ` hommes : c’est un remède pour les héros blessés; c'est ` un remède pour les femmes stériles, et un moyen de concevoir des enfants chéris, car les dieux accordent aux mortels des remèdes de diverse nature. Ainsi, Euphorbe le pasteur de taureaux, instruit par ma mère Abarbarea, qui était habile et renommée pour guérir les maladies, me répéta que l’admîrable ophite nfétait pas seulement infaillible contre les serpents, mais encore qu’elle rendait la lumière aux yeux et qq'elle calmait les douleurs dela