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HYIIES. 643 rusé, qui otïrit au premier homme le fruit défendu, cause d’une destinée fertile en douleurs :c’est toi, noble vainqueur , Fils de la Vierge de Solyme, c’est toi que je chante. Tu es venu sur la terre, tu as revêtu un corps mortel pour paraitre parmi les hommes qui vivent un jour. Tu les descendu aux sombres rives où des myriades d’ames . gémissent sous les chaînes de la mort. Alors l’antique roi de l’enfer frissonna d’horreur , le chien vorace abandonna le seuil. Mais toi, tu arrachas aux soulïrances les ames des justes, et, suivi de cette radieuse phalange, tu célébras le Pèredans tes hymnes. C'est toi, noble vainqueur, Fils de la Vierge de Solyme, c’est toi que je chante. Quand tu remontas, Seigneur, la foule innombrable des démons répandus dans les airs pâlit à ton aspect, et le chœur immortel dœ astres frémit d'étonnement. L’éther, _ père illustre de l'harmonie, sourit alors , et sa lyre à sept cordes résonna de ses chants de triomphe. L’étoile lidèle messagère du jour, et l’étoile éclatante du soir, astre bien-aimé de Cythérée, sourirent également. La lune te précédait, la lune, souveraine des divinités de la nuit : son disque argenté jetait tout alentour les rayons d’une lumière éclatante. Sous tes pas lneffables s’épan · dait l’immense chevelure enflammée du soleil qui avait reconnu le Fils de Dieu, l’Inte|ligence créatrice, source des feux dont il brille lui-méme. Toi , porté sur tes vastes ailes, tu traversas les espaces du ciel azuré; tu t‘arrètas sur les sphères intelligentes et pures, ou est l‘origine de tous les biens , le ciel enveloppé _ du silence. La ne se trouvent ni les douleurs pénibles de la lumière, ni le Temps, divinité profonde, aux pieds in- fatigables , qui emporte toutes les créatures jetées sur la terre. Mais le Temps antique y repose, le Temps exempt de vieillesse, jeune et vieux à la fois, et qui forme aux dieux une demeure éternelle.