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. r ' l 520 VIE DE SYNÉQIUS, a plus recherchée. Comme ce genre avait toujours une forme par- u ticulièrc, il reçut le ndni de pdëoitâ, et deux qui en faisaient a usage celui de pôëtë. n _ Voici donc l’acte de naissance de la poésie légalement constate: elle a été d’abord sacrée, puis guerrière, puis politique; Orphée, dont les poésies ont été recueillies, modiüées, complétéœ par l’eeole d'./tlexandrle, Tyrlée , Solon... · _ Or, comme Dieu ne refait pas l'humanité, et que les memes phénomènes sociaux se renouvellent à ‘dilI`erentes époques, lors- que le paganisme disparut sous les premiers rayons d’une religion ‘ nouvelle, les oatëehultièhes, réunis dans Pohlhre et dans l’intimité l , du cénacle, employèrent les strophes de la poésie pour louer le Christ, tandis qué les apôtres lui faisaient des disciples par leurs ` paroles éloquentes et par leurs martyres plus éloquente encore. An milieu decetle génération de génies suscités par le christia- nisme qui en avait besoin pour avocats et pour défenseurs , Basile, Jean Chrysostome,`Grégoire de Nazianze, Clément d’Alexandrie, et Synéslus honorent surtout le quatrième siècle; mais Synésius est remarquable entre tous par sa pensee à la fois mondaine et mystique; sorte de transition entre les habitudes du paganisme et la haute philosophie chrétienne. . Synésius naquit d’une famille illustre l; mais il ne fut. pas, comme la plupart des orateurs chrétiens de son temps, préparé à l'enthousiasme par la solitude et les pratiques austères. Synésius ne reçut d’abord que l’éducation' philosophique. Il alla dans Alexandrie écouter les leçons de la célèbre Hypathie, qui, belle, éloquente, vertueuse, enseignant à ses auditeurs charmes les v(— rites de la géométrie , semblait une muse plus sévère suscitée pour la defense u christianisme. Aprèsles écoles d’Alexand1·ie, Syné- sîus visita celles d’Athenes, cherchant la sagesse que se disputaient les partis ou les sectes philosophiques ou religieuses. De retour dans sa patrie, il continua les memes études. Synésius était marié, possesseur de vastes domaines, souvent occupé de fetes et de plaisirs. La chasse et les travaux des champs ne lui prenaient pas moins de temps que la philosophie de Platon. « Mes doigts, disait-il lui-mème, sont moins occupés à tenir la plume q1i‘à manier les dards et les bèches. » Iîans ce loisir, la fortune et la réputation de Synésius devaient attirer sur lui les ne- ‘ Voyez Mélanges liltdrairev th Ytttltünltiz