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Phébus le chanteur ; à Jupiter appartiennent les rois. Rien n’est plus saint que les rois, aussi toi-même en as fait ton partage. Tu leur as confié la garde des villes ; mais du haut des citadelles, tu veilles sur ceux d’entre eux qui dirigent ou détournent les voies de la justice. Tu leur accordes à tous les richesses et l’opulence, mais avec inégalité ; témoin mon roi, qui l’emporte de si loin sur les autres. Il accomplit le soir ses projets du matin ; le soir, les plus vastes, les moindres aussitôt qu’il les forme ; tandis que pour remplir les leurs, il faut au reste des rois une année, souvent plus, et combien de fois encore n’as-tu pas confondu leurs desseins et rompu leur effort !

Salut, puissant fils de Saturne, dispensateur des biens et du bonheur ! Où est-il celui qui pourra chanter tes ouvrages ? il ne fut, il ne sera jamais. Eh ! qui pourrait chanter les ouvrages de Jupiter ?

Salut, ô père des dieux, salut ! Donne-nous la richesse et la vertu. L’opulence ne peut rien sans la vertu, ni la vertu sans l’opulence ; donne-nous donc, ô grand dieu ! et richesses et vertu.


II. SUR LES BAINS DE PALLAS.


Ministres des bains de Pallas, sortez toutes, sortez ; j’entends hennir les cavales sacrées, et la déesse paraît. Accourez, blondes filles des Pélasges, accourez. Jamais l’auguste Pallas, avant d’essuyer les flancs poudreux de ses coursiers, n’est entrée dans le bain ; pas même au jour où, revenant de combattre les fils insolents de la Terre, elle rapporta ses armes souillées de leur sang ; mais son premier soin, en dételant les chevaux de son char, fut d’essuyer l’écume épaissie sur leur bouche mutine et de laver leur sueur dans les flots.

Venez, jeunes Achéennes, j’entends crier les essieux, venez ; mais n’apportez point d’odeurs ni d’essences. Ministres des bains de Pallas, Minerve ne veut point de parfums composés. Ne lui présentez donc point d’odeurs ni