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CALLIMAQUE.


HYMNES,


TRADUITS PAR LAPORTE-DUTHEIL.




DISCOURS PRÉLIMINAIRE.


Parmi les différentes productions de l’antiquité qui paraissent avoir été jusqu’à présent aussi négligées par les lecteurs superficiels, qu’estimées des véritables amateurs de la langue grecque, on distingue surtout les hymnes de Callimaque. Tandis que les travaux multipliés d’une foule de commentateurs qui se sont attachés à éclaircir le texte de cet auteur, et le grand nombre d’éditions qu’ils en ont données successivement, semblent annoncer le cas qu’on doit faire de ces hymnes, la plupart de nos littérateurs les regardent comme de simples généalogies des dieux du paganisme, comme des espèces de litanies mythologiques, qui ne peuvent intéresser que les Grecs.

J’avoue qu’en général on ne voit dans ces petits poëmes ni la richesse des compositions d’Homère, ni le feu des odes de Pindare ou des chœurs des tragiques ; mais j’ose dire aussi que Callimaque, dont le principal mérite ne consiste, si l’on veut, que dans une élégance continue et dans la variété des détails qu’il sait placer à propos, montre quelquefois assez d’élévation et de force pour que le jugement d’Ovide, qui lui refusait entièrement le génie et ne lui accordait que l’art, paraisse au moins trop sévère.

D’ailleurs la lecture de ces hymnes, qui, comme pièces de poésie, ont droit de nous intéresser, doit nous attacher encore plus par l’utilité dont elle est pour la parfaite intelligence de la fable et de l’histoire ancienne. Les notes de plusieurs savants hommes, et surtout le vaste commentaire de Spanheim, en ont fait sortir une foule de traits variés, qui peuvent servir à l’éclaircissement de plusieurs points de mythologie et d’histoire, prin-