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. 'l IDYLLES. 401 ` dins , ces plantes revivent ensuite ,' et renaissent une autre année; mais nous , que nous soyons grands, vaillants ou sages, une fois morts, nous dormons, oubliés dans le sein de la terre, un sommeil long, sans terme et qui n’a pas de réveil. Et toi aussi , enveloppé du silence, tu seras dans c la tombe , tandis qu’il plait aux Muses que la grenouille chante toujours; certes , je ne lui porte pas envie , car ses chants n’ont rien d’harmonieux. Commencez le chant funèbre , commencez , Muses sici- liennes. Le poison est venu à ta bouche , 6 Bion l il a coulé dans tes veines. Comment a—t-il pu s’approcher de tes lèvres, et ne s’adoucir pas ? Quel homme assez féroce osa t’apprè— ter ce breuvage ou te le présenter pendant que tu parlais? Il a doncpu échapper au charme de tavoix? · Commencez le chant funèbre, commencez, Muses sici- liennes. · Mais tes ennemis ont reçu tous le juste châtiment de leur crime; moi, dans ce deuil funeste , je pleure et gé- mis sur ta cruelle destinée. Encore, si je pouvais, tel qu’0rphée autrefois , tel qu’Ulysse , tel qu‘Alcide, descen- dre au Tartare, j’irais au palais de Pluton , pour voir si tu chantes chez les morts, et pour entendre ce que tu chantes. Chante du moins auprès de Proserpine quelque , air sicilien, quelque doux poeme bucolique. Sicilienne elle-même , elle a folàtré dans les vallons de l’Etna; elle n`a point oublié les airs doriens. Tes vers ne resteront pas sans récompense; et, comme autrefoiselle rendit Eurydice aux doux accords d’0rphée, elle te rendra de même, cher Bion , aux coteaux de Sicile. Si mes chants, à moi, avaient quelque pouvoir, j’irais , oui, j'irais'chanter chez Pluton. iv. mtcsnn , remix-: i>’nsncu1.n. « Ma mère, pourquoi ton cœur affligé se eonsume-t-il ` en longs soupirs? Les roses de tes joues sont effacées. Pourquoi t’abandonner si fort ala douleur? Est-ce parce-