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imbtras. I ses ne gémit autant que Pon a gemi sur le trépas de Bion. Commencez le chant funèbre , commencez, Muses sici— L liennes. Les rossîgnols et toutes les hirondelles, qu’il charmait autrefois et dont il faconnait le ramage, perchés sur des branches d’arbres, confondent leurs gémissements que répètent les autres oiseaux. Vous aussi , colombes, mani·~ testez votre deuil. Commencez le chant funèbre, commencez, Muses sîci— liennes. Et qui fera jamais résonner ta flute, aimable berger? qui donc approchera sa bouche de tes chalumeaux? qui done sera si téméraire ? car ils respirent encore tes levres et ton haleine. Echo même , sur cos chalumeaux, recueille avidement tes derniers sons. Je l‘offre au dieu Pan, ta flute harmonieuse ;peut-être n’osera—t-il en approcher ses lèvres, dans la crainte de ne mériter que le second prix après toi. ’ Commence: le chant funèbre , commencez, Muses sisi- liennes. Galatée aussi regrette oes doux chants qui la charmaient jadis, assise auprès de toi sur le rivage de la mer, car tu chantais autrement que Polyphème. Lui, la belle Galatée le fuyait; mais toi, elle te regardait avec plus de plaisir que le cristal des eaux. Et maintenant, oublieuse des ondes, elle s’assied sur les sables déserts et garde encore tes troupeaux. « ` « Commencez le chant funèbre, commencez , Muses sici~ liennes. 4

 Avec toi , ô berger I ont péri tous les presents des Muses,

les amoureux baisers des vierges, et les lèvres des jeunes — hommes. Les Amours éplorés se désolent autour de tn tombe. Vénus t’aime beaucoup plus encore que ce tendre baiser qu’elle donnait naguère au mourant Adonis. Voici pour toi, ô le plus harmonieux des fleuves! un nouveau k sujet de douleur; pour toi , 6 tielès I encore un nouveau i deuil. Autrefois tu pardis Homère, cette bouche des lunes;