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` 464 MOSCI-IUS. pareil à ceux ou Bion luttait d’hnrmonie avec vous. Dites aux filles d'(Eagre, dites à toutes les nymphes de la Thrace : « L’0rphée dorien n’est plus! » Commencez le chant funèbre , commencez, Muses sici- liennes. Ce berger, cher aux troupeaux, ne chante plus assis sous ces chênes solitaires , mais, chez Pluton , il entonne un air funèbre. Nos coteaux sont muets, nos génisses errent en mugissant près des taureaux, et refusent de paître. Commencez le chant funèbre , commencez , Muses sici- . liennes. Phébus lui-mème, ô Bionl a versé des larmes sur ta mort prématurée; les Satyres en pleurs, les Pryapes en deuil, les Faunes désolés regrettent tes doux chants; les nymphes des fontaines gémissent dans les bois , et leurs eaux se changent en larmes. Echo soupire au milieu des rochers: condamnée au silence, elle n’imitera plus les accents de ta voix mélodieuse. A ta mort, les arbres se sont dépouilles de leurs fruits, et toutes les fleurs se sont fanées. Nos brebis ne donnent plus de lait, nos ruches plus de nectar; le miel apéri de douleur dans la cire ; aussi, puisque ton doux miel est perdu pour nous, qu’est-il besoin d’en receuillir un autre? ` Commencez le chant funèbre , commencez , Muses sici- liennes. e . Le dauphin ne pleura jamais tant sur les rives de la mer; jamais le rossignol ne soupira tant sur un arbre isolé; ja- mais l’hir0ndclle ne gémit autant sur les hautes monta- gnes; jamais Céyx , pleurant Alcyon, ne fut plus abattue par la douleur. Commencez le chant funèbre, commencez , Muses sici- liennes. · Jamais Cérylus ne chanta si languissamment sur les flots azurés : jamais, dans les vallées orientales, l`oiseau de Mcmnon volant autour de la tombe du fils de l’Am·ore