Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/436

Cette page n’a pas encore été corrigée

422 rasocnirn. A ll· dit, et se met en marche. La peatrde lion qui cou- t vrait les épaules de l’étranger, la lourde massue qu’il te- nait à la main, irritaient la curiosité du vieillard; il au- rait voulu savoir d’où il venait , et brûlait de l’interroger; déja il ouvrait la bouche, mais la crainte de retarder son hôte qui doublait le pas, arrêtait ses paroles près de s’é- chapper de ses lèvres; ilest bien difficile de lire dans la pensée d’aut1·ui. n A. peine ils s’approchaient, quand les chiens avertis par le bruit de leurs pas, et par les esprits qui émanaient de leurs corps échautfés , s’élancent en grondant contre le lîls d’Amphitryon, tandis qu’ils caressent et ilattent douce- ment le vieillard qui _le conduit. Celui-ci ramasse quel- ques cailloux; ce geste seul les effraie et les fait reculer; il les menace d’un ton sévère , fait cesser leurs abois et parvient à les écarter, satisfait en son cœur de leur voir faire si bonne garde, même en son absence; puis, s’a- dressant à Yétranger : « Quel présent , dit-il , les dieux ont fait aux hommes dans cet animal si intelligent! s’il avait le don de distinguer ceux qu'il doit attaquer de ceux qu'il doit défendre , aucun autre ne pourrait lui être comparé. Mais il est trop irritable et trop aveugle en sa colère. n Les chiens obéissants rentrèrent dans leur étable. , Cependant le Soleil dirigeait ses coursiers vers l’occi— t dent, et l’ét0ile du soir brillait dans l’0lympe; les brebis rassasiées quittaient les pâturages et regagnaient leurs hergeries. On voyait à leur suite d‘innombrables trou- peaux de bœufs se suivant, se succédant toujours les uns aux autres, comme se suivent et se succèdent les nuages humides, ces nuages chassés en foule par le souftle im- pétueux du Notus et du Thracien Borée, tant la violence des vents les pousse, les entasse les uns sur les autres , et l’œil confond celui qui disparait avec celui quile rem—- place. Aussi nombreux étaient les troupeaux d’Augias. g Toutes les plaines, tous les chemins en étaient couverts; ` les campagnes rctentissaient de leurs mugissements re- O ië . u