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, û\(I.LE8. 369 « Allons, paissez, paissez, remplissez vos trainantes ma- melles; que le lait ruisaelle pour vos jeunesagneaux; qui s’épaississe pour votre heureux berger. » · Daphnis , à son tour, chanta d`une voix harmonieuse : · « L'autre jour je guidais mes génisses devant une grotte; _ imc jeune bergère aux noirs sourcils à ma vue s’écria : ' ex Qu’il est beau!qu’il est beau !» Je ne répondis rien d’a— mer, mais *en passant mes yeux se baissèrent vers la terre. _ _ , ex L’haleine et la voix de la génisse sont agréables; il est harmonieux le mugissement du jeune `laureau et de sa mère; il est bien doux aussi d’étre couché, pendant les chaleurs de l’été brûlant, sur les bords d’un ruisseau lim- pide. ' ex Les glands ornent le chêne, les pommes le pommier, les veau; leurs mères, et les génisscs sont la gloire du P8SiB\1I`.» q , Ainsi chantèrent les deux bergers, et le chevrier leur adressa ces paroles z ei 0 Daphnis, que j’aime tes chansons! Que ta voix est harmonieuse! ll est plus agréable de t‘entendra chanter que de savourer le miel le plus doux. Reçois ces tlûtes , tu es vainqueur. Si tu veux me donner des leçons de ton art, je réunirai nos chèvres pour les surveiller moi-méme, et, en récompense de tes soins, je t'otïre cette chèvre éeornée qui tous les jours remplit un grand vase de son lait délicieux. » A ces mots, le jeune berger lut si joyeux de sa victoire qu’on le vit, frappant des mains, sauter connue un jeune faon qui bondit auprès de sa mère ; tandis que son rival, bpnteux de sa défaite, se livra a son amère douleur ztelle au wir de l'hymenée, une vidlge timide souiîre, gémit et verse des pleurs. · Dès lors Daphnis tint le premier rang parmi les pas- teurs, et quoique jeune encore , il partagea la couche de ' la nymphe Naîs. _ .