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IDYLLES. ` 866 · sur les lèvres, me donna sa houlette. Je l’acceptai comme un présent des Muses et im gage précieux de son amitié. Tournant ensuite à gauche , il dirigea ses pas vers Pyxa , et moi, suivi de mes deux amis, j’allai chez Phrasida- * _ mus, qui nous fit reposer sur des lits de joncs etde pam- pre frais. Sur nos têtes, les peupliers et les ormeaux ba- lancaient mollement leurs cimes, et près de là une source sacrée s‘échappait avec un doux murmure de la grotte des nymphos. Les cigales chantaient avec ardeur, ca- chées nous des rameaux touiïus , et au loin la chouette • faisait entendre son cri noir au milieu des verts buissons. Les alouettes huppées et les chardonnerets chantaieut , aussi; la tourterelle répétait son plaintif rouooulement ,· et les abeilles aux ailes d’or voltigeaient en bourdannant autour des fontaines. De tous cotés les arbres eourbaient sousles fruits, fmtomne exhalait ses doux parfums, les poires et les pommes tombaient à nos pieds, et les pm- niers pliaîent leurs rameaux jusqu’à terre. Enfin on perça un tonneau scellé depuis quatre ans. 0 nymphes de Castalie! vous qui habitez le sommetju haut Parn dites — moi, le- vieux Chiron offrit-il une liqueur aussi douce au vaillant Alcide, sous l’antre de Pholus? Et ce nectar que but le pasteur d'Anope , le _ Cyclope qui lançait des rochers formidables du haut de la montagne et dansait au fond de ses étables; ce nectar, ô nymphes! valait-il celui dont vous remphtes nos coupe auprès de l’autel de la blonde Cérès Y Puissé-je encore pui- ser à la même source l Puisse la déesse des moissons , le nant dans ses mains des épis et des pavots, m’être tou- jours favorable! 31.