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néglige encore, j’en jure parles Parqucs, bientôt il verra les rives de l’Achéron; car, puissante déesse, c’est d’un Assyrien que j’ai appris à composer les poisons renfermés dans cette urne magique.

Adieu reine des nuits , dirige tes coursiers vers l’0céan : pour moi, j`ai souîert et je soudrirai encore.

Adieu Lune au front brillant; adieu vous aussi, astres qui accompagnez le char silencieux de la reine des nuits.

III. LE CHEVRIER, OU AMARYLLIS.
Plaintes amoureuses d’un chevrier.

Je vais chanter devant la grotte d’Amaryllis , pendant que sur la montagne Tityre a soin de mes chèvres. Mon bon ami Tityre , veille sur mon troupeau; tu l’abreuveras ensuite; mais prends garde , ce bouc de Libye est fort et vigoureux , il pourrait te frapper de sa corne.

Adorable Amaryllis. pourquoi ne pas t’asseoir à l’entrée de ta grotte? pourquoi ne pas appeler à tes côtés celui que tes charmes cnivrent d’amour? Dis-moi, nymphe si jolie ! me trouverais~tu le nez trop court et le menton trop allongé ? Ah ! tu veux donc que je meure !

Voilà dix pommes : je les ai cueillies sur l’arbre que tu m’as toi-même désigné. Demain je t'en apporterai dix autres ; mais prends pitié, je t’en conjure, prends pitié de ma douleur.

Que ne suis-je légère abeille ! je pénétrerais dans ta grotte, je me glisserais dans le lierre et la fougère qui servent de couche à tes membres délicats.

Je connais l’amour maintenant : dieu impitoyable , il a’ sucé le lait d’une lionne, et sa mère l’a nourri dans les forêts; il embrase mon sang, il comume mes os.

Jeune fille au regard si doux et au cœur d’airain, nymphe aux noirs sourcils, serre-moi dans tes bras , accorde-moi un baiser : un simple baiser a tant de charmes !

Amaryllis que j’adore, tu me forceras à briser cette