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ET SES OUVRAGES. 338 Il n'est pas étonnant qu’il ait voulu s’exercer dans le poème dramatique: un de sa talents les plus remarquables, et _c'est. y celui qui distingue tous les grands écrivains, est de peindre les ' actions des personnages qu'il introduit dans ses idylles avec une · vivacité qui les met en scène dans Pimagination 'de ses lecteurs; joignez à cette brillante faculté de son génie Part inépuisable de leur conserver à tous leur caractère propre avec une constance _ qui ne se dément jamais, et vous aurez une idée juste de Théocrite. Il teçmina probablement son assez longue œrrière vers l’année où Marcellus, après s‘ètre emparé de Syracuse, défendue cn vain · par le fameux Archimède, vint lui-même perdre la vle dans un piege que lui tendit Annibal. Dans cette nouvelle traduction, nous n'avons pas cru, par res- pect pour les anciens, devoir rien retrancher de ce que la postérité nous a conservé de Théocrite. La traduction doit faire connattre les auteurs à ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas les lire dans leur langue originale; il faut donc les montrer tels qu’ils sont, avec toutes leurs beautés, mais aussi avec leurs défauts. C’est au lecteur à savoir secouer les préjugés de nations et de mœurs pour pouvoir juger sainement des mœurs et des usages œparés des nôtres par uneqiace de deux mille ans. Mais tout en conservant · it son original le caractère d‘antiquité qui hui convient, le tra- ducteur doit se débarrasser des langes de ln différence des lan- gues et s’imaginer que son auteur est ,_ non pas Français, mais qu'il parle la langue française avec autant d’élégance que s'il parlait réellement la langue grecque. Ainsi point d’helténisme inadmissible dans notre idiome, point de tournure bizarre et ` choquante pour les Français : tel a' été notre desir en travaillant a laire connaitre les graœs de Théocrite. Nous avons du cependant, tout en présentant une nouvelle traduction du berger sicilien, examiner qlelqdes-unes de cellœ qui ont été faites avant nous. Les travaux de nos prédécesseurs nous ont- servi : souvent notre expression a acquis plus de force et de vérité, grace à des eiforts qui ne sont pas les nôtres; souvent les fautes mêmes de nos devanciers nous ont signalé des erreurs à eviter, des imperfections à corriger. · Les traductions de Théocrite ont été nombreuses; le charme de seu style et de ses sujets attirait. naturellement Pattention des érudits. L’extrème dimculté de cet tmteur a rendu infructucusps ` bien des tentatives successives et patientes; mais elles n’ont pas _ I · .