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· ET SES OUVRAGES. 33t · rx recueilli dans Casaubon et Athénée trois fragments, dont l'un « semble hire suite à la vingt-neuvième idylle; aussi, dans notre , nouvelle traduction , n’avons-nous pas hésiü à ie mettre à sa place ` convenable. . ` " ` Les idylles du poêle de Syracuse ne sont pas seulement, comme œmbleraît indiquer ce mot, des poésies pastorales; le mot idylle est ramené ici à sa signification étymologique. Eidos, eidyllicm _ désigne en grec un tableau, une image, une collection de petits sujets de peinture, et en l‘appliquant, par comparaison, ft la poe- sie, une suite de petits poëmes sur divers sujets. Aussi Theo- ' crite, dans ses idyllcs, a pris tous les tons; mais c’est sur les sujets champêtres qu’ll s'est le plus exercé, et c`est aussi sous ce · rapport qu’iI est le plus connu : on ne l’a même guère juge que ` comme poëte bucolique. Les uns, et c`est, croyons-nous, tous ceux qui l'ont lu, Pont admiré: les autres l’ont deprécie, en lui opposant constamment Ilrgile. G’est une bizarrerie inexplicable ' en littérature : lorsque deux auteurs dans le mème genre sont en ` présence, on veut absolument que l’un soit superieur à l‘antre; il _ faut les comparer et juger de leon ressemblance. Prononcer sur leur mérite aux dépens de l‘un des doux,. concurrents, c`est être ` ennemidoses jouissances les ·pl us pures. _ · Étudions en particuli: les beautés de chaque écrivain , et nous verrons qu’un grand poete, par exemple, ressemblea un autre grand poete, comme une beauté ressemble a une antre beaute; · ils sont tous les deux admirablcs,.voilà leur ressemblance. Nous nous garderons bien d'avancer que Théocrite est préférable à Vir- · gile, quoique, en notre qualité de traducteur, nous eussions droit · de l’admirer exâusivement; mais si nous avions à peindre le ta- lent de ces deux poètes, nous tacherions d’attirer sur l`un et l’autre la mème admiration. · On ressentira, en limnt les poésiespastorales de Théocrite, tous · les charmes de la campagne et de la s0litudc.·Ses bergers sont . peints avœ tant de vérite qu’on s’imagine vivre au milieu deux ; ‘ mais il a eu soin surtout, sauf un petit nombre d’exceptions, de ne nous présenter que le coté aimable de leur caractère, et s`il leur a laissé des défauts, il les a placés dans l’ombre, seulement , · pour nous frapper par la vérité de la peinture et faire ressortir- plus vivement leurs bonnes qualités par un contraste habilement ménagé. . | Lui ferons-nous un reproclle de quelques traits d’une nature '