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_ 330 NOTICE SUR THÉOCRITE ' « triste demeure, parcequ’elles ont fait me démarche inutile, et, « accablées d’ennui, elles restent assises ·sans honneur au fond · _ l « d’un coffre vide, la tète appuyée sur leurs genoux glac(~s.,« Et , ' ' " 'œpemlant il ne réussit point à s'attirer la faveur du tyran que ' . le sutfrage de sœ concitoyens avait alors placé sur le trône de — Sicile. \ ` ' Si l’on peut juger du caractère d’un écrivain par sesouvragz-rs`, · ceux de Théocrite nous donneront l'idée la plus llattcuse des qualités de son cœur et de son esprit. ll parle avec la plus tou- ' ' chante admiration, avec l`enthousiasme même le plus vrai de·scs . maitres, Philetas de Cos, poêle élégiaque, et Asclepiade, sur- · _ nommé Sicélide, auteur d`èpigrammes (idylle `vu). Ses rivaux `_ èn poésie étaient ses meilleurs amis. Il raconte avec bonheur , ' dans les Thalyaimnes , les conversations qu’il avait avec Lycidas, poête bucolique de Cydon , dans l‘lle de Crète. Quels éloges il lui ‘_ prodigue! et Nicias, poète et médecin de'Milet, quelle tendre amitié les unit, quels sages conœils 'il lui donùe! Son cœur ai- ` ` mant a deviné l'inü\ienœ des femmes dans la societé, dont la _ civilisation moderne a tiré' tant d’avantage. Voyez-lc peindre avec une verite frappante et sans froide galanterie, les devoirs de la ° mère de famille dans cette charmante epttre (xxvm) qu’il adresse a Theugenide, l‘aimable épouse de son ami Nicias, en lui ‘ envoyant une jolie quenouille d’ivoire, présent de Minerve, la deesse aux yeux bleus: « Quenouillc jolie! s’ècrie-t-il , ,tu seras « 0ll`erte_ à l'epouse de`Nicias. Dans ses laborieuses mains tu pré- _ « pai·eras'ces superbes tissus dont les hommes se couvrent, ces ‘ _ · or robes ondoyantes dont se parent les femmes... Theugénide a _ _ « œt amour du travail qui, dans les femmes, est le caractère de . _ « la vertu. Je n’ai point voulu le conduire dans lesèjour de l'in- « dolence et de l’oisivete.... La demeure que je te réserve est . « celle d’un ange. Toutes les amies de Theugènide admireront _ « son élégante quenouille, et sans cesse tu rappelleras et same- ' · ' , « moire le souvenir de son hôte cheri des Muses. Qu`en te voyant ` « chacun dise : Le présent _est petit, mais qu’il ll de prix!°Lcs · « dons de Famille sont toujours précieux. » On dirait comme un · écho éloigné des chants de Salomon sur la femme forte. On attribue à Théocrite des élégies, des hymnes et des iambosg mais il ne nous est parvenu que trehte idylles et vingt-=trois ln- _ _ scriptions ou épigrammes, ou l’on croit toujours entendre réson- ner quelques accents alI'aiblis·de la lyre champêtre. On a ansi