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· g LES NÉMÉENNES. I 205 · l bi: course du stade`, dans les jeux de Nepiée. Les dons · des immortels ne sont pas périssables; puissent mes héë . ros en être comblés! puissent—ils égaler en richesses cet , heureux Cinyras•, qui jouit dd? tant de biens days l'ile de Cypre! 1 . Mais où t'emporte ton ardeur, 6 ma muse! arrête ta course impétueuse, et respire un moment avant- de com- mencer des chants nouveaux. L’histoire de Cinyras est connue; une foule de poètes l’ont racontée. Il faut que, I semblable à la pierre de touche, qui' éprouve l’or, la rai- sonnpréside à la composition de tes hymnes , si tu veux l être à l’abri de l’envie. Ce monstre cruel fait sa pâture des V discours des hommes; il s’n,ttache à la gloire, et laisse l'ignorance et la faiblesse dans l`obscurité. C’est lui qui perdit le fils de '[élamon, et qui le porta à tourner son épée contre lui-même. llérosinlfincible, mais · sans éloquence, il fut oublié par les Cpecs, dans la fu- neste dispute pour lesyarmes .d‘Achille, tandis que son rival, habile à donner au mensonge les couleurs de la vé- rité, fut élevé à un hormeur supfême. Les (Qrecs, en don- nant secrètement leurs sulïrages, penchèrelt du câté · d’Ulysse; et le malheureux "Ajax, privé de l’armure d'or du üls de Pélée, s`arrach,a la vie °. Cependant quelle dilm- _ _ rence entre les coups dont ils fruappërent les ennemis, en- tre lenr ardeur à repousser les Troyens avec la lance homicide, soit dans le combat qui s’engagea autour du corps d’Achille, soit dans ces jours de carnage et de deuil ou la mort moissonna tant de guerriers! Ainsi donc, dans ces temps reculés, on connaissait cette odieuse éloquence, cet art pcrtide qui embellit le menl songe par les couleurs d’un sàiuisantlangage , qui verse l`opprobre et leblâme sur le mérite éclatant, et qui élève l`0bscurité et l‘infami¢ au plus liant degré de gloire. Ah! loin de moi tous ces coupables artifices! Fais, ô puissant ' Cinyras, roi de Cypro, èlait fameux par srs richesses. (Voyez pyth. xx.) ' Voyez llomcrc, Odyss., liv. XXIV.